Le Réseau Compost Citoyen : un réseau qui fédère, professionnalise et fait progresser toute la filière
- Julie Simon

- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
Depuis les débuts de Biocyclade, Hélène Guinot s’investit dans le Réseau Compost Citoyen. Après avoir découvert la force du collectif au niveau national, puis en Auvergne–Rhône-Alpes, elle participe à la création du RCC Grand Est, convaincue du rôle essentiel de cette dynamique pour porter la filière et fédérer ses acteurs.

Comment a débuté ton engagement au sein du Réseau Compost Citoyen ?
Je venais d'une structure qui fonctionnait déjà en réseau, j’étais vraiment dans cette logique pour ma nouvelle profession. J’ai adhéré au Réseau Compost Citoyen national dès le lancement de mon activité parce que j'ai senti que, dans ce réseau, j’allais pouvoir trouver des ressources, obtenir les bonnes informations réglementaires... C’est réellement le lieu qui réunit tous les acteurs amenés à travailler sur le sujet : des associations, des entreprises qui accompagnent la mise en place des démarches, des collectivités qui font le choix de la gestion de proximité, des organismes de formation, des particuliers, etc.
Comme j’avais déjà un pied dans l’Aube et un autre en Ardèche, j’ai aussi rejoint RCC Rhône- Alpes, qui était le seul réseau régional. J’ai été accompagnée en 2017, au sein d’un groupe qui s'appelait « Jeunes Pousses ». J’y ai croisé des personnes engagées dans une dynamique entrepreneuriale proche de la mienne, d’autres portant des projets de fabrication de matériel, certaines tournées vers l’accompagnement de collectivités, d’autres encore actives dans le milieu associatif. C'était très varié.
Que t’a apporté cet accompagnement du RCC au lancement de ton entreprise ?
Quand on ne travaille pas au sein d’une collectivité ou dans le secteur des déchets, on ne maîtrise pas forcément le fonctionnement. L’accompagnement du RCC m’a beaucoup aidée à en appréhender les rouages. Et puis, ça m'a permis d’être plus pertinente sur la réglementation, d'identifier les freins à la mise en place de la gestion de proximité… Il faut bien intégrer qu’il y a une réglementation nationale, mais il y a toujours des interprétations au niveau des directions départementales. Le RCC m'a permis de mieux comprendre les spécificités régionales.

Et puis, surtout, j’ai participé aux rencontres, aux séminaires, à un maximum de choses. Même si ce n'était pas à 100 %, je changeais quand même de métier. La théorie, c’est bien, mais il faut pratiquer, rencontrer des gens. Grâce à ce réseau, j’ai vécu beaucoup d’expériences différentes. J’ai découvert d’autres approches, d’autres acteurs, et j’ai pu échanger sur ces pratiques, ce qui constituait une véritable continuation de ma formation.
Quel que soit l'échelon, national ou régional, le réseau fait avancer notre profession, porte notre voix pour faire progresser notre cause auprès des institutions. L’évolution de la législation, le décret sur le compostage de proximité, la reconnaissance des formations certifiantes… tout ceci a été obtenu grâce aux travaux du réseau. Il joue aussi un rôle d’observatoire, pour permettre une remontée de données fiables sur nos métiers et les enjeux de la filière.
Tu fais partie de l’équipe qui a créé le Réseau Compost Citoyen Grand Est, pourquoi cet engagement ?
En 2017, l’ADEME a rassemblé tous les acteurs du Grand Est impliqués dans la gestion de proximité. Cette rencontre a permis de jeter les bases du RCC Grand Est, officiellement lancé en 2018 par la Maison du Compost à Strasbourg, Organeo à Metz, Fredon Champagne-Ardenne et donc Biocyclade. Nous étions le 3e réseau régional, après Rhône-Alpes et PACA.

Comme j’avais bénéficié de l’accompagnement pour démarrer mon activité, j’étais convaincue de la nécessité de le déployer sur notre territoire. Nous ne sommes pas très nombreux, la région est très étendue, c’était important pour créer des synergies, du lien entre les différents acteurs. Nous avions (et avons toujours) besoin de nous concerter, de faire ensemble, d'avancer ensemble.
Au fil des années, le RCC Grand Est s’est-il bien développé ?
Oui, notamment grâce au soutien de l’ADEME. Nous sommes aujourd’hui une centaine d’adhérents, dont environ la moitié sont des collectivités. Nous comptons également des associations, des entreprises… Nous sommes finalement peu nombreux, en Grand Est, à accompagner ces acteurs dans la gestion de proximité, cela fait partie des difficultés rencontrées pour animer le réseau.
Quels sont les enjeux aujourd’hui pour l’ensemble de la filière ?
Nous sommes à un tournant. Nous nous sommes structurés, nous avons organisé la filière, défendu la gestion de proximité, obtenu des textes réglementaires, la reconnaissance de la certification de formation, la reconnaissance des métiers, etc.

Nous devons démontrer la légitimité de ce compostage de proximité qui est aussi efficace que la collecte. Pour beaucoup d’élus, pourtant, la collecte reste la solution la plus simple à mettre en place alors que nous avons énormément de choses à leur proposer. C’est à nous de promouvoir nos résultats, de sensibiliser et de prouver les bénéfices du compostage de proximité.
Et puis, le RCC Grand Est doit pouvoir continuer à soutenir la création d’activité, afin que des gens comme moi, qui ont envie d’exercer ce métier, puissent le faire. Il faut que nous soyons plus nombreux pour répondre aux besoins qui sont réels.
Que t’a apporté cet engagement auprès du RCC et du RCC Grand Est ?
J’ai créé mon activité au sein d'une coopérative et j’ai travaillé en réseau dès le départ pour être entourée. Et, grâce à cela, je ne me suis jamais sentie seule : je n'ai pas de salarié, mais j'ai des partenaires, j'ai des collègues qui participent à mes formations et j’interviens dans les leurs. J’ai ainsi toujours pu échanger, discuter avec mes pairs. Et c’est très important, en particulier quand on débute une activité.
Est-ce qu’il y a un moment en particulier que tu retiens de ces années d’engagement ?
J’ai croisé beaucoup de personnes qui m’ont, surtout au début, aidée à progresser dans mon métier. Je retiens en particulier le partenariat avec l’ADEME et le renouvellement des conventions triennales. J'ai agi, œuvré pour que l’on continue à être soutenu. Tout ce travail avec l’ADEME nous a permis de professionnaliser le réseau, de le structurer. La prochaine convention triennale qui vient d’être signée va nous permettre d’embaucher un second coordinateur. C’est vraiment ce dont je me souviendrai de mon passage au RCC Grand Est.





Commentaires