Après la permaculture, le Jardinage Syntropique est la nouvelle révolution pour le jardin !
Ce qui se cache derrière le gros mot ?
C’est en réalité très simple. Vous avez vu le film Avatar avec tous les êtres vivants dont les plantes qui sont sensibles, réagissent et se parlent ? Et ben c’est ça tout simplement… pour de vrai.
Les scientifiques nous le confirment de mois en mois… Les plantes perçoivent leur environnement comme l’agression d’un herbivore, le souffle du vent, etc., et elles réagissent.
Elles se « parlent » et se disent des choses comme : « Fais gaffe : Il y a des chenilles (ou des antilopes en Afrique) brouteuses de feuilles, J’ai soif !, Fais de la biomasse car je me suis fait piétiné !, etc. ».
Les plantes peuvent aussi s’entraider. Le concept de plantes facilitatrices apparaît même. Ces plantes vont aider d’autres plantes à survivre.
Dans un Sol Vivant, il y a sans doute aussi des interactions avec les bactéries, les champignons, les insectes, les vers et autres petites bêtes du sol. Mais il faudra encore quelques années sans doute pour que la Science ne le démontre.
Sur le principe...
Le Jardinage Syntropique, ce n’est pas très compliqué non plus. On sème très dense ou dans une végétation existante. Puis, on coupe au fur et à mesure de la végétation pour que :
1- Le sol soit paillé et toujours protégé même en plein été pour assurer une fertilité naturelle maximale.
2- Les plantes coupées ou maltraitées passent d’info aux autres qu’il faut faire de la biomasse.
Concrètement...
Vous voulez cultiver 15 tournesols ? Vous en semez au moins 150. Et au fur et à mesure que la végétation pousse, vous coupez pour « éclaircir » votre culture. J’ai essayé cette technique… mais 2024 étant une « année à Limace », une bonne partie de mes semis ont été dévorés.
L’autre façon de faire est de semer ou d’installer des jeunes plants dans une végétation existante dite à « Biomasse », puis de couper cette dernière régulièrement. Les plantes à « Biomasse » peuvent être de la menthe, de la mélisse ou de la consoude. Moi au printemps (voir photos), j’avais des orties de plus de 1m et un peu de menthe. J’ai choisi de coucher cette végétation avec de grandes grilles de caniveaux (15cm X 1m). L’idée étant de reproduire l’effet d’un rouleau Faca. Dans cette végétation blessée et au sol, j’ai découpé des carrés à la bêche. J’ai enlevé les racines d’orties dans ces carrés seulement et sans autre travail du sol, j’ai planté des plants de choux, tomates et courgettes. En cours de saison, je suis passé 3 fois pour couper les repousses d’orties. La seconde photo a été prise cet été.
Bilan des essais en Syntropie
Je retenterai les semis de tournesols ou d’autres plantes, car la pression des limaces a été trop forte cette année pour que mon semis soit en « Syntropie ».
La plantation dans les orties a été pour moi un succès. Les tomates n’ont pas été très belles… mais comme partout cette année… Les choux de Bruxelles sont magnifiques et les pieds de courgettes le sont encore aussi début octobre.
Le jardinage Syntropique est une technique qui nécessite un effort certain de dé-formatage du cerveau... Mais elle me semble très intéressante, car elle est vraiment proche des mécanismes naturels qui vont tendre vers l’abondance et elle me semble bien répondre aussi au besoin de paillage de la Permaculture. Je vais poursuivre mes essais.
Références :
Podcast : Botanique : Communication et entraide…
Livre : « Bienvenue en Syntropie », d’Anaëlle Théry, ed Terre Vivante - (Livre difficile à lire et que je ne trouve pas très bien écrit… mais qui donne de très bonnes infos. )
Vidéo : « La syntropie, exemples de mises en place et retours d’expériences »
Sébastien Manteau est Docteur en Biochimie Végétale sur interactions entre les plantes et les micro-organismes et Guide Composteur.
Depuis plus de 10 ans, il expérimente et jardine naturellement selon les principes de la permaculture et de l’agroécologie. Il réalise du conseil & formations en Viticulture alternative et des ateliers et formations sur le Jardinage au naturel et le Compostage. AlternatiVity
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