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Photo du rédacteurJulie Simon

Prendre soin de ses haies et de la biodiversité

Du 16 mars au 31 août, il est déconseillé – voire interdit – de tailler les haies ou d’élaguer les arbres afin de préserver la biodiversité et de permettre notamment aux oiseaux de nidifier en paix.


C’est la période de l’année où l’on a envie de prendre soin de son jardin et de le préparer pour accueillir pleinement les beaux jours. Mais c’est aussi la saison de nidification chez les oiseaux et beaucoup d’espèces vont s’installer dans les haies et les arbustes. On laisse donc taille-haie et tronçonneuse au repos jusqu’à la fin de l’été.


Image par Julia Casado de Pixabay


Bon sens et règlementation


Les tailles de haies et l’élagage des arbres se pratiquent avant la montée de sève, c’est-à-dire en hiver, idéalement pendant les mois de novembre et décembre. 

Pour agriculteurs bénéficiant de primes de la Politique Agricole Commune (PAC) au titre des Bonnes Conduites Agricoles et Environnementales, la taille des haies et l’élagage des arbres sont tout simplement interdits entre le 16 mars et le 15 août.

Du côté des particuliers, les associations de protection de la diversité, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) en tête, sensibilisent à l’importance du respect de cette consigne. La recommandation peut être renforcée d’une règlementation locale communale sur la taille des végétaux. Pour savoir si vous êtes concerné, il suffit de s’adresser la mairie de votre commune. Le code de l’environnement prévoit par ailleurs une peine de 3 ans d’emprisonnement et une amende de 150 000 euros en cas de destruction du nid d’une espèce protégée (art. L411-1).


Protéger les oiseaux, mais pas seulement


Quels oiseaux vont se nicher dans les haies ? De nombreuses espèces, avec certains qui préfèreront la partie basse, d’autres le milieu ou d’autres encore les hauteurs des arbres. Troglodyte mignon, Rouge-gorge familier, Fauvette à tête noire, Merle noir, Verdier d’Europe, Linotte mélodieuse, Tourterelle des bois… vont ainsi investir nos jardins.

Mais les oiseaux ne sont pas les seuls à se réfugier dans les haies. Celles-ci servent aussi de sites de reproduction pour les hérissons qui viennent mettre bas dans les branchages au pied des haies. Il est donc important, lors de la tonte, de laisser des bandes enherbées le long des haies pour permettre à toute la faune présente de s’y réfugier.



Image par Lars, par Alexa, par Myléne de Pixabay


 Choisir ces espèces pour réduire taille et entretien


L’installation de végétaux est souvent conditionnée par des critères esthétiques, olfactifs, culturels ou inhérents à la mode. Mais l’implantation compulsive peut laisser place au regret si la réflexion n’est pas menée jusqu’au bout. Chaque végétal, arbre, arbuste ou herbacée doit être, bien sûr, sélectionné suivant les caractéristiques du sol, l’exposition, le climat, les besoins nutritifs, les questions sanitaires ou encore l’usage que l’on veut en faire. Mais il ne faut pas négliger le développement et l’entretien induits.

Pour réduire les déchets verts et diminuer le temps d’entretien, il est préférable de choisir des végétaux en prenant en compte leurs dimensions définitives et ne pas chercher à avoir un visuel luxurieux de plantes dès le départ ; il est également important de laisser arbres et arbustes se développer en forme libre ou pratiquer la taille douce (avec tailles de formation et de sécurité). Restreindre la taille permet aussi de limiter les risques d’infection dus aux blessures.

Et si nécessaire, il est possible de mettre en place des espèces à croissance lente pour éviter les tailles ou les tontes. Parmi les arbustes à pousse lente, on retrouve par exemple : les fusains (0,5 à 3 m pour les plus courants), cognassiers (2 à 8 m de haut avec un étalement de 2 à 3 m) ou aubépines (4 à 8 mètres de hauteur). Pour ce qui est des pelouses, certaines espèces de graminées sont connues pour leur croissance lente comme la fétuque rouge gazonnante (attention, cette espèce est plus sensible à la sécheresse et au piétinement), la fétuque ovine durette ou la fétuque rouge demi-traçante.

De plus, les variétés de Ray Grass et de fétuque élevée ont aussi tendance à évoluer pour permettre de diminuer le besoin en tonte : d’une sur trois ou une tonte sur quatre. Ainsi le nombre de tontes annuelles est réduit de 25 à 33 %. Il est aujourd’hui possible de trouver facilement des mélanges à faible entretien avec, par exemple, 20 % de fétuque rouge demi-traçante, 35 % de fétuque gazonnante, 30% de ray gras anglais et 15% de fétuque ovine durette.



Image par -MECO- de Pixabay


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