L'animation de réseau est une des solutions à la pérennité des sites de compostage collectifs. Le réseau dont fait partie Biocyclade s'appelle le Réseau Compost Citoyen (RCC). Ce mot Citoyen est présent car les sites démarrent souvent grâce à une demande sociale, une volonté d'engagement... et durent grâce à l'implication des habitants dans leur cité, à leur conviction que l'on peut faire changer les comportements.
Pour faire perdurer les actions et ne pas laisser s’essouffler les bonnes volontés, il est important que ces citoyens aient un retour de leur engagement. Animer ces réseaux de guides ou de référents de site c'est permettre une "formation continue" de ces citoyens, une reconnaissance des personnes par la valorisation de leur expérience.
Se former pour fédérer
Animer un réseau n’est pas une chose innée : cela s’apprend. Lors de la formation organisée par le RCC Grand Est et dispensée par Hélène Guinot de Biocyclade, chacun va pouvoir développer ses compétences d’animateur de projet, comprendre et adopter une culture de coopération. Il va aussi être question d’outils : les identifier, savoir les utiliser et en créer.
Ce parcours s’articule autour des apports qui font le succès des formations de Biocyclade : des éléments théoriques, des mises en situation pratique, des jeux de rôle, des travaux en petits groupes et l’utilisation d’outils collaboratifs à distance. La première session de formation a débuté en décembre dernier, par une première demi-journée intitulée « Vous avez dit Réseau ? ». Un premier rendez-vous qui se fait d’ailleurs en visio : « Nous abordons ce qu’est un réseau, l’intérêt de travailler sous cette forme et aussi la place de l’animateur de réseau », explique Hélène Guinot.
Le distanciel pour une première rencontre, une bonne idée ? « Je ne suis pas anti-formation à distance quand cela a du sens. Je réaffirme le besoin de la présence dans le processus d'apprentissage, qui passe par le faire (compostage, jardin) et l'échange avec le formateur, les intervenants, les autres stagiaires. Mais, alors que ces outils se développent très vite pour pallier la difficulté d'organiser des formations en présentiel, il est possible de les utiliser avec intelligence : ils sont en partie l'objet de l'apprentissage. Il ne s'agit pas là de remplacer, mais d'augmenter, d'enrichir sa "palette" d'outils mobilisables pour faire réseau ».
Distanciel et présentiel : les mises en situation au cœur du parcours
La deuxième séquence s’est déroulée le 11 février dernier à Chaumont : « l’objet de cette journée est de faire vivre la première réunion de constitution d’un réseau. Nous utilisons la facilitation graphique, plusieurs temps d’évaluation sont prévus avec des outils différents ». Il s’agit bien ici d’une formation-action où les stagiaires travaillent à constituer ou à redynamiser leur propre réseau de guides ou de référents.
Au cours de la journée, des retours d’expérience sont proposés grâce aux témoignages de différents acteurs. Le 11 février, les participants ont pu échanger avec la représentante du syndicat départemental des déchets (SDED 52) qui soutient le réseau, le président et un bénévole de l'association des guides composteurs. Et pour découvrir ce réseau et comprendre les freins et les leviers de la mobilisation, ce sont les stagiaires qui ont construit en petits groupes les questions et qui ont mené l'interview. « Chaque action est une réponse à un vrai besoin des acteurs sur le terrain, avec toujours le même objectif : être en mesure d’animer un réseau afin de (re)dynamiser le projet, de fédérer les différents publics et de les mobiliser encore davantage ».
Une séquence « terrain », en toute autonomie
Lors de cette deuxième journée, les stagiaires ont également planché sur un plan d’actions pour l’opération « Tous au compost », prévue du 27 mars au 11 avril, en s’appuyant sur leur réseau de guides ou référents.
Car cette manifestation sera l’occasion de mettre en pratique les deux premières journées de formation. Ils vont ainsi pouvoir coordonner un calendrier d’évènements, animer une action, mobiliser les acteurs, communiquer sur ces évènements.
Fin avril, une deuxième séance à distance est prévue : une demi-journée pour revenir sur chacune des actions, apprendre à les évaluer, identifier les freins et les leviers de la dynamique collective, travailler sur sa posture d’animateur et se projeter sur les prochains rendez-vous.
Et ce parcours de 4 mois ne s’arrête pas là. Les stagiaires formés pourront bénéficier pleinement de la force du Réseau Compost Citoyen du Grand Est en participant aux rencontres, aux évènements, en échangeant via la liste de diffusion, en contribuant à des groupes de travail ou encore en communiquant sur ses actions, en partageant ses réussites.
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